Dossier Médical Partagé
Nos données médicales peuvent-elles rester sous notre contrôle ?
Dossier Médical Partagé
Le gouvernement souhaite rendre obligatoire l’utilisation du Dossier Médical Partagé pour les professionnel·les de santé. Chaque compte rendu, prescription ou résultat d’examen serait automatiquement versé dans ce dossier numérique, avec des sanctions financières en cas de non-respect.
L’objectif affiché est d’améliorer la coordination des soins, mais cette obligation soulève de fortes inquiétudes.
Pour les patient·es, le contrôle réel sur leurs données devient très limité. Il n’est pas possible de supprimer un document une fois qu’il est présent dans le dossier, seulement de le masquer. Cela signifie que des informations particulièrement sensibles, comme une IVG, des éléments de santé mentale ou des données liées à l’identité de genre, pourraient être consultées par un nombre élargi d’acteurs du système de santé.
Cette centralisation massive interroge profondément la notion de confidentialité médicale. Elle remet en question la place du consentement dans la gestion des données de santé et le droit pour chacun·e de décider ce qui peut ou non être partagé.
Plusieurs associations alertent sur les risques de dérives et demandent que l’utilisation du dossier reste un véritable choix, et non une obligation imposée.
Derrière ce débat, une question essentielle se pose : comment garantir que les patient·es conservent un contrôle effectif sur leurs informations les plus intimes dans un système de santé qui se numérise à grande vitesse ?
Cette réflexion dépasse la technique. Elle touche directement à la confiance, au respect de la vie privée et au droit fondamental à disposer de ses données de santé.